Patrimoine

Parcours du Patrimoine

Joyau du village de La Motte Chalancon, le réseau de ses calades (ruelles) est à découvrir pas à pas, tout au long d’un parcours fléché.
Horizontales ou en pente, rectilignes ou courbes, ces calades jalonnent la partie médiévale de la Mota Chalanconis qui s’accroche aux flans sud et ouest d’une butte naturelle ou “motte”, dominée par l’église.
Complétée au cours des trois siècles qui ont suivi le Moyen Âge, la partie centrale du village montre aujourd’hui un plan concentrique en ovale, souligné par le tracé des rues qui l’enserrent.
Et c’est à partir de ces dernières que l’on peut découvrir le village externe, celui des 19è et 20è siècles, lié à l’artisanat et au tourisme.


 1   Fontaine du Bourg

La Motte dispose de trois fontaines : les fontaines du Bourg, du Cimetière et des Aires, toutes équipées d’un lavoir. Vous êtes à côté de celle du Bourg qui est la plus ancienne du village, édifiée en 1718 par un fontainier de Mollans-sur-Ouvèze. Elle est surmontée d’un pilier orné de quatre têtes sculptées. L’eau, constamment renouvelée, provenait à l’origine d’une source au quartier de l’actuel cimetière. Au 19è  siècle, un raccordement fut fait avec la source du Canton, au quartier de Saint-Antoine sous la falaise de Motte-Vieille.
Le lavoir actuel, tout proche, porte encore la trace d’arcades en pierres de taille démolies en 1840 pour l’installation d(une terrasse. Il remplace l’ancienne halle qui a été au 18è siècle le lieu principal de délibération pour les habitants. Cette placette, qualifiée alors de place du Marché, a gardé son caractère convivial de lieu de rencontre.


 2   Quartier des moulins

À l’ouest, le canal de dérivation de l’Aiguebelle, long de 1,7 km, a fait tourner le moulin à farine (d’avant 1331 à 1956) et le moulin à foulon (de 1618 aux années 1880) pour tissus de laine et de chanvre. Pour le moulin à huile de noix, depuis la fin du 18è siècle, et la scierie, depuis la fin du 19è siècle, la force de l’eau a été relayée par les moteurs électriques jusqu’à leur arrêt au milieu du 20è siècle. C’était le quartier “industriel” de La Motte Chalancon, auquel il faudrait ajouter, un peu à l’écart, une filature de soie active vers 1850.

Passerelle
La passerelle actuelle est à l’emplacement de l’ancien pont en bois qui, depuis le Moyen Âge, permettait de franchir la rivière d’Aiguebelle pour accéder au village. Régulièrement endommagé par les crues, puis réparé, il fut reconstruit en 1876 sous la forme d’une passerelle en briques sur métal.

 

 

Maison Urtin
Sur l’autre rive, à droite de la passerelle, s’élève la maison Urtin protégée au titre des monuments historiques depuis 1989. Les pièces de cette maison de notables du 18è siècle ont inspiré les tableaux intimistes de Paul Urtin (1874-1962), peintre néo-impressionniste.


 3   Place du Bourg

Situées en contrebas de l’agglomération médiévale, la place du Bourg et la rue qui lui fait suite sont bordées de maisons du 18è siècle et d’échoppes plus tardives. La tannerie signalée en 1811 se trouvait à proximité au bord de la rivière de l’Aiguebelle.
Agrandie dans les années 1860, la place du Bourg est restée, comme son prolongement, à la merci des inondations de l’Aiguebelle jusqu’à la fin du siècle.
La création de la Grand’ Rue (actuelle D61) au milieu du 19è siècle déplacera les activités vers ce nouvel axe de circulation. Cependant, à l’image des places provençales si animées dès le retour des beaux jours, elle est restée pendant de longues années un lieu de foires, de vogues et un espace de rencontre où, dans de nombreux cafés, se consommaient des vins réputés produits autour du village.


 4   Calade des Fantômes

On imagine aisément des fantômes prendre leurs aises dans cette calade* particulièrement étroite, typique aussi par son soustet.  Un soustet (du latin subtus, “par-dessus”; souto en italien et sousto en parler local), est l’endroit où l’on se met à l’abri de la pluie. Côté sud, la calade des Fantômes longe probablement le mur de fortification du village avec, en saillie, des latrines qui se déversaient sur le fossé et la calade.

*Une calade, ou rue caladée, désigne en Provence une rue en pente pavée d’éléments (pierres, galets de rivière) plantés dans le sol. Les propriétaires riverains négligeant souvent d’entretenir  le pavage devant leur maison, ce dernier fut finalement recouvert de goudron dans les années 1960.


 5   Maison du Manescaou

Maison d’un maréchal ferrant (lou manescaou), elle est représentative de l’architecture traditionnelle du village. Les maisons étaient bâties en pierre liées par un médiocre mortier avec un toit en chaume puis en tuiles dès 1789.
Les maisons, sur 3 ou 4 niveaux, étroites, serrées les unes contre les autres, formaient rempart. Le rez-de-chaussée pouvait abriter bétail, outils, boutiques ou cave à vin à l’arrière, creusée dans la roche. L’habitat occupait les 1er (cuisine-salle commune) et 2è étages (chambres).
Au-dessus, prenait place le grenier ou la féneïro (fenil) où les récoltes étaient hissées à l’aide d’une poulie sur potence jusqu’à une ouverture en façade.
Un escalier intérieur desservait les différents niveaux et il n’y avait ni arrivée d’eau ni évacuation des eau usées, jetées dans la rue…
Au 19è siècle, le village concentrait la plus grande partie de la population communale.


 6   Calade des Escondailles

Cette rue rectiligne dont le nom évoque le jeu de cache-cache des enfants, était l’artère principale du bourg médiéval sous le qualificatif de “rue droite” dans la charte des libertés de 1331.
Bordée aujourd’hui de maisons modestes et d’échoppes typiques des 17è et 18è siècles par leurs arcs en plein cintre, elle était fermée au nord par la porte d’Aurouze.
À l’opposé, à l’issue d’une section circulaire dans la parie la plus ancienne du village, elle aboutissait à la porte Darene.
À son croisement avec la calade d’Antan (nom d’une famille qui y habitait au début du 20èsiècle) une fontaine servait aux hommes et aux bêtes. La calade d’Antan longe le mur d’enceinte. Elle est dotée d’un pontet dont les grosses poutres soutiennent un plancher de bois et de briques au-dessus d’une voûte.


 7   Calade des Passe-roses

La calade des Passe-roses offre un bel exemple de soustet* situé en contrebas.
Dans cette calade on remarque la maison qui a longtemps servi de logement au curé de La Motte, un évier devant sa façade et une porte du 17è siècle.
Passe-roses est le vieux nom des roses trémières, plantes si vivaces que même le revêtement ne peut les détruire. Elles ont contribué, en 1960, à l’obtention par La Motte du label de “village le mieux fleuri de la Drôme”.

*Excroissance privée sur le domaine public de la calade, le soustet permet le plus souvent d’ajouter une pièce supplémentaire à l’une des maisons “porteuses” sans oublier son rôle de contrefort pour ces dernières.


 8   Porte sud du château et chemin de ronde

On accède à l’esplanade du château par la calade de la Tour; elle aboutit à une porte monumentale, encadrée par deux piédroits  (montants) formés chacun de quatre blocs de grand appareil, haut de 45 à 55 cm. Son système de fermeture est encore visible : les deux vantaux sur pivots étaient bloqués, une fois fermés, par deux barres superposées qui s’encastraient dans des cavités peu profondes.
Du rempart, appelé barri en provençal, il reste avant tout, à l’ouest, deux imposantes bases de tours d’un diamètre de 7,5 m, reliées par une muraille (courtine) de 24 m de longueur. Sur l’esplanade du château s’élèvent l’église paroissiale et des restes du logis seigneurial détruit en 1792.


 9   Place du Fort et château seigneurial

Le sommet de la butte (motte) offre une surface plane non naturelle, appelée Le Fort. À l’est, elle a été aplanie dans la marne vive où des silos ont été creusés; à l’ouest et au sud, soit autour de l’église, un remblaiement de galets et de graviers de rivière masque une vaste et profonde excavation.
L’enceinte englobait avant la Révolution, dans un espace d’environ 3 000 m2, l’église entourée du cimetière, le logis seigneurial et ses dépendances : écuries et caves aux puissantes voûtes.

La destruction du château
Sur la lancée du 10 août 1792 (prise des Tuileries et arrestation du roi) suivie de la proclamation de la République le 22 septembre, plusieurs châteaux de la région sont attaqués; celui de La Motte fut envahi le 23 septembre. À 10h du matin, les citoyens réunis dans une des salles enfoncent à coups de haches et de barres la porte qui communique avec les appartements privés. Ils forcent la garde que la municipalité avait établie pour prévenir le pillage. “Ils ont ensuite dévasté et pillé les meubles, linges et effets du château qu’ils ont jeté par les fenêtres, ils ont brûlé les papiers du château, et ils ont ensuite démoli le château de fond en comble pendant plusieurs jours et enlevé les matériaux au point qu’il ne restait aucun vestiges”. Le lieutenant de gendarmerie de Die constate, le 12 octobre, “qu’il ne reste plus que deux mauvaises tours en partie écroulées et que le reste du château a été détruit de manière qu’il ne reste plus de traces de celui-ci”.
Finalement, quatre mottois seront arrêtés sur les 200 qui auraient participé à la démolition; deux mourront de maladie à la prison de Valence fin décembre 1792, et les deux autres étant libérés le 16 juin 1793 en vertu d’une loi d’amnistie des faits liés aux “ci-devant droits seigneuriaux”.


 10   Église Notre-Dame

De l’église romane du 12è ou 13è siècle, il ne reste qu’un pan de mur oblique en petit appareil régulier (à droite du clocher) et la porte murée avec arcade à double tore à gauche de l’entrée actuelle.
En 1303, un enquêteur de Cluny (le petit prieuré clunisien de La Motte dépendait de celui de Saint-Marcel de Die) signale que l’église s’agrandit au nord et à l’est où l’abside polygonale est remplacée par un chevet plat dans lequel s’ouvre une large fenêtre gothique (arc brisé). La population ne voulant plus participer aux dépense, le travail reste inachevé.
Au centre de la face ouest une porte, aujourd’hui murée et perchée, avec un décor de volutes à sa base, date de la même époque. L’église a donc atteint ses dimensions actuelles.
En 1509, l’évêque ordonne de murer les trous des murs du chœur et de la nef et de faire un clocher neuf : l’église est donc voûtée.
Vers 1640 si le chœur est voûté, ce n’est pas le cas de la nef “toute descouverte” (guerres de Religion? vétusté? incendie de 1643?); en 1664 la nef est désormais voûtée.
Au début du 19è siècle, le bâtiment est signalé en bon état : la réparation des angles nord-ouest et sud-ouest et des voûtes qui menaçaient “ruyne” dans la seconde moitié du 18è siècle a donc été efficace.
Vers 1840 le cimetière, qui occupait l’emplacement devant l’église, est transféré à 500 m au nord du village.
Vers 1850 construction d’un clocher carré; l’horloge communale y est installée tandis que la toiture est complétement refaite.
Vers 1895 reconstruction de la voûte en style gothique; édification d’un porche encadrant  la porte d’entrée; la porte romane qui la jouxte est obstruée.
Entre 1961 et 1966, à l’initiative des Frères Missionnaires des Campagnes (présents de 1954 à 1988), une restauration d’envergure de tout l’intérieur est réalisée dans un style sobre (crépi grossier ou pierres apparentes, vitraux stylisés, autel rustique…) à l’extérieur, un auvent en bois remplace le porche du 19è siècle.


 11   Place des Aires

Sur le cadastre napoléonien (1832) ne figuraient que deux places exigües : celle du Bourg et celle des Aires. Cette dernière était, au centre d’un quartier bâti peu à peu aux 17è et 18è siècles, le lieu où l’on battait le blé au fléau sur une espace plan (aire).
Une foire y est attestée dès 1819 et une vogue s’y déroula à partir de 1838, en octobre puis en septembre.
La fontaine, construite en 1817 et alimentée par la source de Saint-Antoine, trônait au milieu d’un carrefour de quatre rues. Début 20è siècle, flanquée d’un peuplier, elle était surmontée d’une ferrure supportant la lampe de l’éclairage public installé en 1893 grâce à l’usine électrique sur l’Oule à un kilomètre en amont du village.
Dans les années 1920, devenue gênante pour la circulation des véhicules, elle fut déplacée face au cabanon qui abritait depuis 1871 les poids publics.


 12    Calade du Tambourinaïre

Cette calade se trouve en contrebas des murailles du château médiéval.
À droite, la maison au petit escalier est celle de l’ancien crieur public qui, pendant des décennies, a informé la population mottoise de tout ce qui était un évènement dans la vie locale : le passage d’un marchand ambulant, celui du rempailleur de chaise ou encore l’installation d’un petit cirque et de sa ménagerie.

 


 13   Blason de Pierre de La Morte

À l’angle de la montée Achard et de la calade du Tambourinaïre, une pierre armoriée est encastrée dans le mur de clôture d’un jardin. Très détériorée, elle présente néanmoins des armoiries partiellement lisibles. Le blason (partie centrale) est écartelé (division en 4) entre les armes des La Morte (en haut à gauche et en bas à droite qui sont d’hermine à l’oranger de sinople chargées de trois oranges d’or, terrassé du second émail, et celles des Béranger (en haut à droite et en bas à gauche) qui sont gironnées (division en 8)  d’or et de gueule.
Pierre de La Morte, seigneur de Laval et de La Motte, maréchal de bataille en 1653, était le fils de Jean de La Morte anobli en 1606 et de Madeleine de Béranger du Pipet.
Cette pierre peut provenir d’une porte du logis seigneurial.


 14   Fontaine du cimetière et lavoir

Construite en 1817, alimentée par la source de Saint-Antoine, flanquée d’un lavoir reconstruit en 1902, la fontaine du cimetière est la mieux conservée des trois fontaines du village. Elle occupe le centre d’une place qui a succédé à un ancien cimetière situé hors de l’enceinte médiévale.
Son lavoir, taillé dans la pierre, permet d’évoquer un haut lieu de la sociabilité villageoise féminine. Tout se partageait autour du lavoir : bonnes et mauvaises nouvelles, disputes, rires, …
D’autant que le travail était rude, en particulier en hiver dans l’eau glacée : savonner au savon de Marseille, brosser, battre avec le lourd battoir en bois, enfin tordre le linge pour le rincer.


 15   Calade de la Soleillade

Cette rue particulièrement bien exposée au soleil dans sa partie supérieure domine la place de la fontaine de l’ancien cimetière.
Elle longe la façade de la maison d’un peintre aquarelliste, Raoul Destruel (1898-1990). Cette maison occupe l’emplacement du rempart médiéval (présence d’une meurtrière). Devenu inutile, le rempart fut percé de nombreuses ouvertures comme celles dont le linteau porte les dates de 1744 et de 1758 ; le premier, gravé de fers à cheval et de fleurs de lys, correspondait à une ancienne échoppe.


 16   Calade des Pontins

Sur la maison en contrebas on voit dans une façade un pontet* typique avec sa structure à colombage qui rappelle un mode de construction mis en œuvre depuis au moins le Moyen Âge.

*Pontet : excroissance privée sur le domaine public entre deux maisons qui permet  l’adjonction d’une pièce supplémentaire à l’une des deux maisons “porteuses”. Son bâti est fait souvent de colombages e bois comblés avec du torchis.


 17   Maison du bailli

Selon la tradition orale, cette maison aurait été autrefois celle d’un bailli, un officier royal à compétences avant tout judiciaires. Propriété aux 18è et 19è siècles des Livache, importante famille de négociants protestants, elle fut de 1953 à 1997 le prieuré de la congrégation des Sœurs des Campagnes qui ont marqué la vie locale.
Le grand escalier de pierre qui traverse la maison jouissait d’un droit d’asile sous l’appellation de “Sauvegarde du Roy”.
La remarquable porte au bas de cet escalier mêle les styles Louis XIV et Louis XV.


 18    Maison Magnan

Typique du 18è siècle par ses ouvertures, son décor et sa grille en fer forgé, cette maison a abrité une famille de notaires dont un ancêtre aurait été une des nombreuses victimes de la prise de La Motte par le célèbre capitaine protestant Charles Dupuy-Montbrun, le 18 mai 1575.
Le plus important de la lignée, Jean-François-Claude, fut administrateur du département de la Drôme au début et à la fin de la Révolution avant de faire carrière dans l’administration napoléonienne en France et aux Pays-Bas.
Ses descendants, Paul-Claude-Hyppolyte, Léon et Alfred furent, pour de courtes périodes, maires de La Motte. Royalistes légitimistes, ils affrontèrent d’abord l’autre notaire de La Motte, Jean-François Desandrés (la grande famille mottoise des 17è et 18è siècles), royaliste modéré, puis les Républicains.


 19    Coin Maco et calade des Bourgeois

Le coin Maco est la placette où vécut une pittoresque figure mottoise du 20è siècle, Louis (Jean Auguste) Faure dit Maco, surnom donné pour le distinguer des nombreuses autres familles Faure. Ancien blessé de la guerre de 1914-1918 et prisonnier pendant quatre ans, il se disait anarchiste. C’était un érudit d’avant-garde, à longue barbe, que tout le village connaissait bien.
La maison qui fait l’angle du coin Maco et de la rue des Bourgeois est la seule de La Motte à présenter une fenêtre à meneau, typique du 16è siècle. Cette maison de notables aux murs puissants était sans doute un élément des fortifications.


 20    Temple protestant

Le pasteur André Richaud achète en 1590 une maison pour en faire le temple quelques années avant que l’édit de Nantes ramène la paix en 1598. En 1644, les protestants formaient 60% de la population mottoise et ce jusqu’au 19è siècle ou ils sont encore 55%. Dès 1659, les conflits se multiplient en France avec les autorités royales et catholiques. À partir de 1680, les premiers temples sont détruits. En 1684, Louis XIV ordonne la destruction des temples de La Motte, d’Arnayon, de Volvent. L’édit de Fontainebleau en 1685 révoque l’édit de Nantes et interdit le protestantisme. Ainsi, 17% des protestants mottois émigrent vers la Suisse, l’Allemagne, le Danemark et l’Afrique du Sud.
L’édit de tolérance de 1787 accorde l’état civil aux protestants, mais il faut attendre 1789 pour qu’ils deviennent des citoyens à part entière avec liberté de culte. En 1800 l’ancien temple est restauré et en 1803 La Motte devient le chef-lieu d’un vaste consistoire qui s’étend jusqu’à Poyols, Valdrôme, Beaurières et Lesches-en-Diois. Vers 1840, grâce au don de l’ancienne maison commune par la municipalité, le temple est agrandi afin de permettre à tous les fidèles d’assister au culte. Avec l’adjonction d’un perron, d’un escalier donnant sur la Grand’ Rue nouvellement créée et la restauration de 1860, on obtint la façade actuelle d’une grande sobriété (porte et fenêtres en plein cintre, clocher plat).
À l’arrière, où se trouve une autre entrée, le temple s’adosse au mur de fortification du village.


 21    Place des Écoles

Un champs de foire fut aménagé en 1887 pour désengorger les rues et les petites places du village afin d’accueillir les 9 foires annuelles dans les meilleures conditions. Le groupe scolaire, achevé en 1903, abritait dans le pavillon central la mairie  (rez-de-chaussée) et la justice de paix (étage). Les deux ailes du bâtiment étaient destinées à l’école avec 4 classes surmontées de 4 logements. Auparavant mairie, justice de paix et écoles (enfants catholiques et protestants séparés) étaient logées au hasard de bâtiments disponibles et incommodes comme ceux du petit séminaire (1825-1830) dans l’annexe du château ou de maisons louées au quartier du Bourg. En 1808, bien avant les lois Guizot (1833) et Jules Ferry (1881- 1882), La Motte avait un taux d’alphabétisation beaucoup plus élevé que celui des villages voisins : 33% contre 10%. L’école primaire fut longtemps un ascenseur social pour les jeunes ruraux solarisés jusqu’à l’âge du certificat d’études. Filles et garçons, en classe séparées jusqu’aux années 1930, allaient en classe, sauf le jeudi et le dimanche, d’octobre à juillet ; en réalité moins longtemps à cause de leur mobilisation pour les travaux agricoles. Dans la seconde moitié du 20è siècle, ce faubourg s’est enrichi de la caserne des pompiers, de la nouvelle gendarmerie, d’une salle polyvalente et d’un centre d’hébergement : le Val d’Oule (1987-2017).

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(Signalétique réalisée par la commune de La Motte Chalancon avec le soutien scientifique et financier du Département de la Drôme) (Photos Francine Jouve, Pierre Poletto)